La Recouserie

À la Recouserie toutes les fripes rient
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Ça n’arrive qu’a moi

Vendredi soir en sortant de l’Alcazar je décide de prendre l’air des boutiques, histoire de voir ce qui s’y prépare.  Je jette mon dévolu sur une petite boutique du centre où j’aime parfois me rendre afin de découvrir les dernières tenues du prêt à porter. Donc ce vendredi j’entre dans la boutique et il y a du monde. Tranquille je regarde soigneusement des blouses agrémentées de ruban élastique rayé en guise de poignet. La patronne ne range pas les mêmes modèles au même endroit et j’aime ça. ..donc je me ballade au rayon jaune et je vois la petite blouse puis j’embraye sur le rayon vert et la blouse existe en vert. Puis elle est aussi avec le bleu et se décline en robe. Bref je suis dans les chiffons sans intention d’essayer ni d’acheter et je suis contente de ce que je regarde. Je met ça dans un coin de ma tête, plusieurs fiches se remplissent : La Recouserie, hop je décline le patron de la blouse, couper les poignets d’une chemise et la transformer en blouse  … je gamberge. Et voilà que c’est le moment pile ou une vendeuse arrive vers moi avec 2 énormes trucs qui hésitent entre pull et robe et qui finalement ont décidé de ne pas choisir, un truc noir et un truc marron. Bref du moche, du large. Un sourire se dessine dans ma tête, je te vois arriver ma petite. Je décide de l’appeler Brigitte.

Parenthèse

Souvent lorsque vous dépassez la taille 46 les gens ne vous voit plus tel(le) que vous êtes car vous êtes hors norme pour eux. Vous pouvez prendre 15 kilos ou au contraire les perdre ils ne verront pas la différence car pour leur cerveau vous ne rentrez pas dans les cases, à la louche. C’est ainsi et c’est LEUR problème.
Donc voilà Brigitte qui me propose 2 trucs moches en disant ça vient de me rentrer….
Ben c’est gentil mais non… je murmure, j’aime pas. Le look slim avec très très grand pull moche c’est pas trop mon truc.
Et avant qu’elle ne me propose d’autres trouvailles je lui montre ce que je regarde : une blouse sympa taille 3. Et là elle part en délire verbaaal. Vooouuuus les grandes tailles, je ne sais pas comment vous faites…. Mais des fois je me demande hein,.. mais non mais où s’habiller ?!?!

Heu, les grandes tailles c’est moi.. ?

Brigitte continue sur sa lancée je n’ai pas répondu me contentant de hausser les sourcils en étirant la bouche, grimace qui signifie …ah … heu je me sens pas concernée là.

Brigitte ne capte rien, elle embraye : J’ai travaillé dans une boutique qui allait jusqu’au 60. Et ben des fois je me disais, non c’est pas facile… Mais comment vous faites pour vous habiller ? Bon maintenant d’accord mais avant, vous faisiez comment… ? Hein ? ? ? Non mais comment ? On trouve de jolies choses maintenant. …vraiment on trouve de tout. Et blablabla…

Je ne me sens pas trop concernée par son discours et je repose la blouse. Ce n’est pas parce que j’ai plus de peau qu’elle que j’ai moins de cerveau. Bon elle me saoule et je ne représente personne à part moi… la vendeuse chieuse n’est pas responsable si aujourd’hui beaucoup de marques européennes s’arrêtent à la taille 40 où au XL taillé comme un 40. Qu’elle se taise, qu’elle fasse son job sans essayer de me faire croire que je fais du 52. Grrrrrr

Mmm c’était sympa. Je suis rentrée chez moi, je me suis dis cool je n’ai pas trouvé de robe mais j’ai trouvé l’inspiration, merci Brigitte je reviendrais.

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