Mon soutif Ma bataille

Ça y est il est revenu, ce rêve étrange … Je suis assise en entretien de boulot face à deux femmes et je me rend compte que je n’ai pas de soutien gorge. Assise en sous pull noir et veste par dessus, je vois bien que mes nichons s’étalent à peine retenus par le tissu élastique.  Et là c’est le trou et je perds peu à peu mes moyens. C’est souvent à ce moment là que je me réveille.

L’accessoire le plus important selon moi et la loi de la pesanteur c’est le soutien gorge.
Si il y a une pièce dont je ne pourrais me passer c’est bien ces (petits) triangles de tissus.
Je fais partie des 43 % de femmes qui portent un soutien gorge pour le maintien et non pour le plaisir…. Le plaisir de quoi ? Le plaisir de qui ? Si vous avez la réponse j’aimerais que l’on m’explique… De soutenir l’industrie française de la lingerie ?
Le cauchemar pour moi n’est pas de me retrouver au boulot ou dans le métro en chaussons, c’est sortir de chez moi sans mon armure.
Y a le feu ?? Chez MOI ? Je mets dabord mon bonnet D tout en composant le 17 et ensuite je sors dignement, pas coiffée, en culotte ou en affreux peignoir mais bien sanglée…ce qui vous donne une certaine allure. Quand les seins tombent et se confondent avec les poches du peignoir ce n’est pas hyper glamour et surtout pas du tout confortable.

Parfois oui c’est pesant d’être baleinée, et sanglée. Inventé pour remplacer le corset et libérer les femmes il peut évidemment se révéler quelquefois très blessant. J’aurais adoré ne pas être obligée d’en porter, un peu comme les filles de chez David Hamilton. Surtout à l’âge où cela vous arrive, cette puberté un peu encombrante qui vous précède à chaque pas et fait de vous l’objet de regards appuyés. Mais la génétique en a décidé autrement. Peut être la vie aurait été plus légère si j’avais des petits seins.

Traumatisée à mes 16 ans lorsqu’aux Nouvelles Galeries avec ma mère, (je me souviens encore de la tête de la vendeuse du rayon lingerie au 1er étage), nous demandions tel modèle dans telle taille. Elle arrivait avec son centimètre, mesurait mon tour de poitrine en plein milieu du rayon et hurlait en fouillant dans ses tiroirs :  » 95 D !!!!!!  » …. pendant que sur l’escalator qui passait juste au dessus du rayon défilait des gens qui montaient dans les étages. … heu la honte, trois fois la honte.

Un jour je vous parlerais du carnet secret sur lequel j’inscris les noms de ceux et celles à qui je vais intenter un procès, généralement des marques de prêt à porter et les vendeuses de soutien gorges de mon adolescence y figurent aussi en bonne place, dailleurs je l’ai créé pour ça. Vengeance !!!!

Quelques années plus tard en consultation pour des douleurs aux seins, je me retrouve face à une gynécologue qui me donne ce conseil judicieux : « ben si elle en a trop, elle n’a qu’a se faire opérer… »  Que répondre à ça ??? Je suis dans un CHU dans une grosse ville et la femme en face de moi est assez jeune. Une fois que j’ai ramassé mes deux bras qui étaient tombés je lui ai répondu : et il faut que je la paye ??? Je ne suis jamais repassée par le secrétariat y déposer mon chèque évidemment puisque de consultation je n’en avais pas eu… bref j’ai gardé mes seins. Et je les ai pris en main.

Mon slogan à moi dans ces années là… Playtex libère la femme.

Puis d’autres marques… de la baleine, du coeur croisé, du seconde peau, du rouge, du fun dans les nichons, du Wonder machin, de la dentelle. Tout est permis, de la poitrine agressive à la brassière de sport, c’est une industrie sans cesse renouvelée, des couleurs flash, il y en a même avec des coussinets à l’intérieur.

Par contre je vois d’un mauvais oeil le retour du corset sur certaines photos de pinup. Je ne parle pas de photos de lingerie, je parle de femmes habillées à la manière rockabilly avec une robe et la taille étranglée… Pffff en 2018 les filles. Libérées? Même si la mode est un éternel recommencement alors ça sert à quoi de se décarca(n)sser?