La Recouserie

À la Recouserie toutes les fripes rient
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Vite, un super héros

Un cavalier qui surgit hors de la nuit
Court vers l’aventure au galop
Son nom ? Il le signe à la pointe de l’épée
D’un Z qui veut dire Zorro
Renard rusé qui fait sa loi
Zoro Zoro Zoro oooooo

Guy Williams – Zorro

Hop, plus de Zorro, plus de vengeur masqué. Effacé de la grille des programmes.
Pour une fois que nous avions un héros mâle, pas en slip, ni collants et bien habillé, ah je pleure. Un parfait cavalier, parlant la langue des signes.
Il laisse derrière lui des générations d’enfants orphelins.
Manque de compétitivité ? Il bossait déjà le dimanche soir.
Manque d’attractivité ? Pas assez vendeur ? Moi je trouve qu’au contraire c’est un homme militant.
Don Diego de la Vega ne prend pas l’avion, il consomme local, voyage à cheval. Il fait travailler les minorités, on y traite du handicap. Et il pourrait aisément, avec sa fine moustache et ses pantalons moulants à broderies rapportées, devenir une icône gay et signer des tas de produits dérivés à la pointe de son épée. Bref, sauver sa peau, la série, la case du dimanche soir et les rêves de tout un tas de gamins.
Mais qui veut l’entendre ?

Et mon cinéma de minuit ?!? Menacé lui aussi.
Oh combien de films, des noirs et blancs, des films bien noirs, des comédies musicales, des Marx Brothers, Maurice Tourneur, Arletty, Gene Tierney. Des films qui vous transportent à une époque où les hommes portaient manteaux et chapeau et les dames gants, talons et jupons. Ô combien de soirs avec le casque vissé sur les oreilles pour ne pas déranger, le casque hein, celui qui pesait au moins son kilo et le fil, attention hein, long et gros. Des films inoubliables à une époque de vidéos ou certains magnétoscopes, dont le mien, étaient un cauchemar à programmer. Il faut comprendre que dans les années 80 lorsque le film passait enfin ce soir là à la télévision et bien si tu le ratais, tu n’avais pas vraiment d’autres circuits avant qu’ils soient rediffusés ou enfin tous réédités.
Un cycle Elia Kazan et des années plus tard vous comprenez pourquoi vous craquez toujours pour les mauvais garçons habillés en tee shirt blanc.
Oui, tous ces films me parlent. Un soir vous regardez Autant en emporte le vent et, bien des années plus tard, vous vient l’idée d’une robe en matériaux recyclés … des rideaux par exemple !!!

Lana Turner, John Garfield – Le facteur sonne toujours deux fois – 1946

Jean Harlow en robe longue années 30, les fourrures, les bas résilles, les robes de bal mais aussi la robe de jour avec un col de fourrure des gants et un chapeau.
Bien sûr durant ces années le manteau est roi mais beaucoup de silhouettes se suffisent en robe avec le sac sous le bras et de beaux accessoires. Ce chic, en pantalon taille haute et pull à col roulé. Claudette Colbert et ses chapeaux, bérets et bibis ou La dame du vendredi et son sublime manteau rayé assorti à son chapeau. Les bijoux, qui se suffisent à eux mêmes en pièces uniques comme ces bracelets que l’on portent par dessus de longs gants.
Et une avalanche de pyjamas, de déshabillés, de négligés, peignoirs, tenues de nuit. On ne compte plus les hommes en pyjama, de Clark Gable aux Marx Brothers.
Les femmes font le show en peignoirs assortis à tout un tas d’accessoires, les mules, le turban parées de volants, de molleton, de voiles ou de rubans…. Dans chacun de ses films Doris Day à au moins une scène en pyjama. Arletty et son peignoir entrouvert sur sa combinaison de satin dans Hôtel du Nord. Toutes ces femmes qui accrochent leur bas dans l’intimité de la chambre à coucher.
Katharine Hepburn dans Phidadephia Story qui arbore un magnifique déshabillé blanc tout en plissé. Et dans une autre scène du film, en peignoir de bain, on peut la voir dans les bras de James Stewart qui lui arbore des sandales, ancêtres des birk…. C’est l’histoire de la mode qui défile en Technicolor !!!
Norma Jean en jean dans La rivière sans retour, John Crawford en chemise jaune dans Johnny Guitare, Gilda en robe fourreau noire.
Les femmes en jean et les hommes en robes, ça marche aussi dans l’autre sens. Tony Curtis, Jack Lemon et Certains l’aiment chaud. Jerry Lewis, et hop un genre ça tient à quoi ? Sylvia Scarlett c’est Katharine Hepburn qui se déguise en homme, tel Barbra Streisand dans Yentl et Julie Andrews dans Victor Victoria de Blake Edwards, un de mes films préférés.

Katharine Hepburn, James Stewart – Philadelphia Story – 1940

Suzy Delair avec son tralala
Ça valait bien Vivien Leigh et son taratata

J’aurais pu citer Audrey, Sophia, Kim, Simone, Barbara, Spencer, Danielle, Dean, Lauren, Tippi, Claudia, Veronika …et tellement d’autres.
Ouf… le Cinéma de Minuit est sauvé mais pour combien de temps ?
Ah merci Monsieur Patrick Brion d’avoir fait mon éducation.
Plus tard j’ai acheté vos livres sur le cinéma, et encore aujourd’hui ils ne sont jamais loin de moi.

Spencer Tracy, what else ?

 

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